Voici un extrait du livre "De l'agriculture", écrit par Palladius, rédigé entre 460 et 480 ap.J.C
Outre le choix des terres agricoles, des bêtes, des constructions et des semences, il y parle d'élevage.
Voici pour le paon :
Livre premier.
XXVIII. Il est très aisé de nourrir des paons, à moins que l'on n'ait à craindre les voleurs, ou les espèces ennemies de ces volatiles. Ils trouvent communément eux-mêmes leur nourriture et celle de leurs petits en errant dans les champs, et se perchent le soir sur les plus hauts arbres. Il n'y qu'une attention à avoir à leur égard, qui consiste à sauver du renard les femelles qui couvent, ce qu'elles font ordinairement dans les champs. Aussi a-t-on meilleure chance à les élever dans de petites îles.
Cinq femelles suffisent à un mâle. Les mâles cassent leurs oeufs et persécutent leurs petits comme s'ils n'en étaient point les pères, jusqu'à ce que la crête qui les distingue des autres oiseaux leur soit venue.
Ils commencent à êtres en chaleur aux ides de février. Des fèves légèrement grillées les excitent à l'amour, pourvu qu'on les leur donne tièdes tous les cinq jours. Il suffira d'en donner six
cyathi (environ 0,270 litres) à chaque paon. (...)
Si l'on fait couver des oeufs de paonnes à des poules, les mères que l'on exemptera par là de couver pourront pondre trois fois par an. Leur première ponte est communément de cinq oeufs, la seconde de quatre, et la troisième de trois ou deux. (...) on leur donnera (aux poules), neuf oeufs à couver pendant neuf jours, à dater de celui où la lune commencera à croître, savoir, cinq de paonnes et les autres de poules. Le dixième jour on retirera tous les oeufs de poules, et on en remettra autant de nouveaux, afin que ces derniers oeufs de poules puissent éclore avec ceux de paonnes au trentième jour de la lune, c'est-à-dire trente jours pleins après le dépôt des premiers. on aura soin de retourner souvent avec la main les oeufs de paonnes qui sont sous les poules, parce que celles-ci auraient de la peine à s'acquitter elles-mêmes de ce soin. (...)
(il précise également qu'il faut de grosses poules, sinon, moins d'oeufs à couver) (...).
On donnera les premiers jours aux paonneaux de la farine d'orge arrosée de vin, ou une bouillie de quelques substance végétale que ce soit. On y ajoutera par la suite des poireaux hachés, ou du fromage nouveau qui soit bien égoutté, parce que le petit lait leur est contraire. on peut aussi leur donner des sauterelles auxquelles on aura arraché les pattes. C'est ainsi qu'il faut les nourrir jusqu'à l'âge de six mois : passé ce temps on pourra leur donner habituellement de l'orge.
Cependant on peut les envoyer en toute sûreté aux champs dès le trente-cinquième jour après leur naissance, pour y chercher leur patûre en compagnie de leur nourrice, qui les rappelera à la métaierie par ses gloussements.
On les traite pour la pépie de la même manière que les poules.
(à savoir : enlever la pellicule blanche sur leur langue avec les ongles, , mettre de la cendre sur la plaie. Une fois nettoyée, y mettre du jus d'ail broyé. Ou une gousse d'ail broyée dans de l'huile directement dans le gosier).C'est un temps de crise pour eux lorsque leur crête commence à pousser, car ils sont alors en langueur, ni plus ni moins que les enfants le temps que leurs petites dents travaillent à percer leurs gencives gonflées.
Voilà donc, la méthode antique romaine.
Il parle ensuite des faisans (je vais faire un article dans la bonne rubrique), mais aussi pigeons, poules, oies....
Intéressant en tout cas.