Comme pour le paon bleu, je poste ici un extrait du livre de Palladius "De l'agriculture", rédigé entre 460 et 480 ap.J.C
Livre premier.
XXIX. Il faut avoir soin, quand on veut élever des faisans, d'en avoir de jeunes qui puissent être féconds, c'est-à-dire de ceux qui seront nés l'année précédente, parce que les vieux ne peuvent jamais l'être.
Les faisans recherchent la femelle au mois de mars ou d'avril. Deux femelles suffissent à un mâle, cet oiseaux étant moins lascifs que les autres. Les femelles pondent une fois par an. Leur ponte se réduit ordinairement à vingt oeufs.
Les poules couveront ces oeufs mieux que les faisannes elles-mêmes, pourvu qu'entre les oeufs que l'on donnera à couver à une poule il n'y en ait que quinze de faisannes, et que les autres soients de poules. on observera, quant à la lune et aux jours, ce que nous avons prescrit par rapport aux autres volatiles (quand la lune croît, le dixième jour retirer les oeufs de poule et en remettre de nouveau afin que tous les petits éclosent en même temps). les petits écloront le trentième jour de l'incubation.
On les nourrira pendant quinze jours de farine d'orge bouillie et tiède, arrosée de quelques gouttes de vin. Par la suite on leur donnera du froment concassé, des sauterelles et des oeufs de fourmis. Il est constant qu'il faut les empêcher d'approcher de l'eau, si l'on ne veut point que la pépie les fasse périr. S'ils viennent à l'avoir, on leur frottera habituellement le bec avec de l'ail broyé dans de la poix liquide, ou bien on leur extirera le mal par le même procédé que pour les poules (voir l'article pour les paons).
La méthode pour les engraisser consiste à les renfermer pendant trente jours, et à leur donner, pendant tout le temps de leur réclusion, un modius (8,630 litre) de farine de froment pétrie en très petites boulettes ; ou, si l'on veut leur donner de la farine d'orge, il en faudra un modius et demi pour les engraisser complètement pendant le temps que nous venons de prescrire.
Néanmoins, il faut avoir soin que les boulettes qu'on leur introduira dans le gosier soient graissées d'huile, de crainte qu'elles ne s'arrêtent à la racine de leur langue, ce qui les ferait périr sur-le-champ.
On aura aussi la plus grande attention à ne point donner de mangeaille nouvelle avant qu'ils aient digéré l'ancienne, parce qu'ils succombent très facilement aux indigestions.
Bien, ils parlent surtout de l'élevage pour les manger, mais c'est toujours intéressant en soit.